Un cambriolage est un événement difficile à vivre, et qui pourtant arrive plus fréquemment qu’on ne le pense, environ toutes les deux minutes en France. Ce type d’intrusions provoque généralement un sentiment de choc, et il n’est pas toujours évident d’avoir les bons réflexes quant aux démarches à accomplir.

Alors, que faut-il faire en s’apercevant que sa maison a subi un cambriolage, ou que la porte d’entrée a été fracturée, lors d’un retour de vacances ou de soirée ? Qui faut-il alerter ? Quels sont les délais juridiques pour espérer un remboursement ? Comment prévenir un autre cambriolage ? Est-il possible de se faire accompagner dans toutes ces démarches ? Voici un récapitulatif des actions à entreprendre, afin de limiter au maximum le préjudice subi.

Cambriolage à la maison, quels sont les bons réflexes ?

Face à un cambriolage, il y a plusieurs situations possibles. Si le propriétaire est encore dehors et qu’il constate une porte forcée ou n’importe quelle autre indication d’effraction, alors il est préférable de ne pas entrer. Le bon réflexe dans ce cas est d’appeler les forces de l’ordre et d’attendre leur arrivée.

Si le propriétaire accède à sa maison et constate qu’elle a été cambriolée, la première chose à faire c’est de contrôler l’ensemble des portes et fenêtres pour vérifier si elles ont été forcées.

La déclaration du sinistre à la police doit se faire dans un délai de 48h, et elle doit être signée physiquement au commissariat. Il faut également prévenir la compagnie d’assurance qui peut, selon le contrat souscrit, monter un dossier d’indemnisation, prendre en charge le remplacement des serrures ou le remplacement de la porte. L’assureur assure également un rôle de conseil auprès des clients, pour les aider à sécuriser leur logement à l’aide de dispositifs électroniques ou d’une porte blindée renforcée.

A la suite d’une effraction à domicile, il est recommandé de faire appel à un serrurier professionnel pour inspecter l’état de la porte, de la serrure et des gonds ont probablement été fragilisés.  Les réparations proposées par le serrurier ne doivent être effectuées qu’après en avoir informé la compagnie d’assurance, et obtenu un accord préalable de sa part. Dans le cas contraire, il peut être difficile de bénéficier de la prise en charge des travaux de remplacement ou de réparation.

Il est important de signaler que la plupart des professionnels de la serrurerie travaillent de jour comme de nuit, et même le dimanche. Il est donc possible de trouver un serrurier en urgence, même si le cambriolage a lieu à des horaires tardifs ou pendant le week-end.

Enfin, il est primordial de vérifier si les cambrioleurs ont pris un moyen de paiement comme un chéquier ou une carte bancaire. Dans ce cas, il est urgent de faire opposition, en appelant la banque ou le centre d’opposition, qui est ouvert 24h/24 et 7j/7.

Ne toucher à rien

Trouver sa porte forcée ou sa maison cambriolée en rentrant chez soi n’est pas une épreuve facile à encaisser, il est alors fréquent de paniquer et de perdre son sang-froid. Pourtant, il est recommandé de garder son calme dans ce genre de situation, et de ne toucher à rien avant d’alerter la gendarmerie.

Surtout, il ne faut pas essayer de ranger ou de remettre en place les éventuels objets déplacés par les cambrioleurs, car cela risque de modifier l’état des lieux et de compliquer la tâche des enquêteurs qui doivent venir sur place. Il est en effet essentiel que les agents de la police scientifique puissent relever les indices, les traces d’ADN ou les empreintes qui pourraient avoir été laissées par les cambrioleurs.

Les enquêteurs techniques peuvent également rechercher des traces de semelles ou d’outils utilisés par les malfaiteurs. Il est alors conseillé d’attendre l’arrivée des équipes de police avant de toucher à quoi que ce soit, ou alors d’utiliser des gants en cas de nécessité absolue, afin de ne pas compromettre l’enquête.

Si des actes de vandalisme ont été perpétrés, les propriétaires peuvent être tentés d’effacer rapidement les traces en nettoyant les saletés. Toutefois, ces actions risquent non seulement de gêner le cours de l’enquête, mais aussi d’empêcher les agents de l’assurance de constater les dégâts subis.

Dresser une liste des objets volés

Une liste des objets volés doit être établie avec un maximum de précision et d’exhaustivité, et être fournie aux agents de la gendarmerie lors du dépôt de plainte, ainsi qu’à la compagnie d’assurance. Les biens dérobés peuvent être de natures différentes, comme des appareils électroniques, des bijoux, de l’argent liquide ou des tableaux. Toutefois, certains cambrioleurs prennent même des objets sans réelle valeur monétaire, mais auxquels est associée une attache sentimentale.

La liste doit donc être la plus exhaustive possible, avec tous les détails pouvant aider les enquêteurs et la compagnie d’assurance à évaluer le montant de ce qui a été volé, et aussi à retrouver les objets s’ils sont mis en vente.

Une liste précise peut amener à identifier les malfaiteurs, même après plusieurs mois, car certains objets non vendables sont parfois gardés longtemps au domicile ou dans le véhicule des cambrioleurs. C’est grâce aux descriptions détaillées faites par les victimes de vol que les enquêteurs arrivent à démasquer les cambrioleurs.

L’établissement de cet inventaire précis permet également de constater l’étendue des dommages causés par l’intrusion. C’est une occasion pour le propriétaire de vérifier tous les objets qui manquent, en joignant si possible les factures d’achat, pour justifier la propriété de ces biens ainsi que leur valeur, et faciliter ainsi l’opération de remboursement par l’assureur.

Déposer une plainte auprès des services de police

Une fois la liste des objets volés établie, la démarche suivante est de se déclarer victime d’un vol avec effraction, et ce dans les 48 heures qui suivent le cambriolage. La plainte doit être déposée auprès des services de gendarmerie les plus proches du logement cambriolé.

Une déclaration préalable de cambriolage peut être effectuée en ligne, en remplissant un formulaire de pré plainte. Il faut ensuite se déplacer vers le commissariat pour signer physiquement le document, afin que la plainte soit recevable.

L’attestation de dépôt de plainte ainsi que la liste des biens volés sont exigés par l’assureur pour le dossier d’indemnisation. Un deuxième exemplaire de la plainte doit être adressé au propriétaire du logement, si le cambriolage concerne une maison habitée par un locataire.

Pour aider les services de police, il est utile de leur fournir un maximum d’informations, comme l’heure du cambriolage, le type d’effraction, la description des biens dérobés, ou les témoignages de voisins.

Déclarer le cambriolage à la compagnie d’assurance

Le cambriolage doit être déclaré auprès de l’assureur dans les 48 heures qui suivent le sinistre, en joignant au dossier la liste des objets dérobés, les factures d’achat, ainsi que le récépissé de dépôt de plainte. Il est également possible d’ajouter au dossier de l’assurance des photos prouvant l’effraction au niveau des portes ou des fenêtres.

Le non-respect de ce délai est souvent préjudiciable pour l’assuré, qui peut voir ses chances d’indemnisation affaiblies.

La compagnie d’assurance peut dans certains cas prendre en charge la totalité ou une partie des coûts relatifs à la réparation des portes fracturées et des fenêtres brisées, ou au remplacement des serrures forcées. Ces frais peuvent en effet être particulièrement élevés, notamment si le propriétaire fait appel à un serrurier en urgence, pendant la nuit, les fêtes de noël, ou le week-end.

La déclaration du sinistre à la compagnie d’assurance peut se faire soit par téléphone soit par lettre recommandée, en précisant bien toutes les informations requises, comme le numéro du contrat, l’adresse et la date exacte du cambriolage.

Certains contrats d’habitation comprennent une clause d’exclusion qui supprime la garantie contre le vol en cas de non-occupation de domicile pendant une certaine durée. Il ne faut pas hésiter à bien lire les termes du contrat pour connaître vos droits. Il y a également des clauses qui obligent le souscripteur à sécuriser son domicile par la pose de grilles aux fenêtres ou l’installation de volets. Si le contrat d’habitation comprend ce type de contraintes et que le domicile cambriolé ne répond pas à l’ensemble de ces exigences, alors le dossier d’indemnisation risque d’être affaibli.

La compagnie d’assurance mandate généralement un expert qui se déplace sur les lieux, prend les photos nécessaires et constate par lui-même les dommages occasionnés par le cambriolage. Il faut néanmoins faire attention à ne rien réparer avant l’expertise, parce que les travaux effacent les preuves et compromettent le dossier d’indemnisation.

La réparation d’une porte ou d’une serrure ne doit être effectuée qu’après avoir obtenu un accord de la part de l’assureur concernant le devis émis par le serrurier.

Comment éviter qu’un cambriolage ne se reproduise ?

Pour prévenir un autre cambriolage, il est essentiel de sécuriser la demeure en remplaçant les serrures, en installant une porte blindée ou en s’équipant d’un système d’alarme.

Lors du remplacement de serrure, il est préférable d’opter pour un système anti-effraction résistant. Un système d’alarme sonore est également une solution dissuasive contre les tentatives d’intrusion, et il est possible de la combiner avec un dispositif de télésurveillance sous forme de caméra.

L’installation d’une porte blindée ou de vitrages renforcés représente une alternative intéressante contre les effractions, et procure aux habitants un sentiment de sécurité.

Il est également judicieux de prévenir les voisins en cas d’absence, pour qu’ils soient vigilants aux allées et venues dans le quartier, et puissent alerter la police en cas de doute.

Enfin, il ne faut pas hésiter à déclarer l’ensemble des objets de valeur à l’assureur, avec des photos à l’appui pour les bijoux, les tableaux d’art ou l’argenterie.